Les impacts d'un tel parc éolien

En 2019, le conseil municipal de Nousseviller St. Nabor – Cadenbronn s’oppose au projet auquel il devait également être englobé.
Déjà impactée sur le flanc nord-ouest de son ban par la proximité immédiate d’un parc existant sur les communes de Bousbach et Kerbach, la commune entend les doléances d’une partie de sa population.

Un impact déjà existant:

  • Un impact sonore certain constaté sur le site de Bousbach-Kerbach en fonction de la direction du vent
  • La multiplication abusive d’éoliennes,
  • La préservation d’un environnement de qualité, (Proximité des habitations, de la flore et de la faune ainsi que de l’authenticité des sentiers touristiques très fréquentés)
  • Par ailleurs, elle considère que les revenus pour les communes sont insignifiants vis-à-vis de l’impact subi
Parc éolien de Bousbach - Kerbach vu de Cadenbronn

L’expérience montre qu’un parc éolien à proximité d’un village est loin d’être anodin

Ce projet est centré sur

5000 HABITANTS QUI VIVENT ENTRE 500 ET 2000 METRES DE LA ZONE CONCERNEE !!!

L'impact visuel

La zone d’implantation s’inscrit dans un territoire rural typique du paysage du Plateau Lorrain: collines encadrant des vallées peu profondes, villages regroupés tout autour de cette zone. Ces paysages particulièrement harmonieux où la vue porte loin, doivent être préservés.

Un parc de 6 à 9 éoliennes de 180 m de haut, surplombant l’ensemble des villages avoisinants, ne passe pas inaperçu.

Ceci sera d’autant plus flagrant que l’espace disponible limité conduira à une densité dépassant l’entendement. Ce projet induirait un écrasement des reliefs et des villages de hauteurs modestes.

La distance minimale de 500m entre les habitations et le parc éolien peut paraître importante, mais est inférieure à 3 fois la hauteur d’une éolienne! Autant dire que la proximité est immédiate.

La multiplication des parcs éoliens dans la région conduit également à une saturation.
Dans un rayon de 35 kms autour du site, pas moins de 102 éoliennes sont érigées du seul côté français!

Les données côté allemand ne nous sont pas connues, mais les animosités engendrées par le parc qui se monte actuellement chez nos voisins du côté Schoeneck et Petite-Rosselle montrent l’exaspération de la population

L'impact sonore

La zone d’implantation étant entourée d’habitations, personne ne peut nier que, quelle que soit la direction du vent, l’une ou l’autre des commune ne soit impactée directement par le bruit généré par ce parc industriel.

L’existence d’un site à proximité de CADENBRONN, sur les communes de Bousbach et de Kerbach constitue un exemple flagrant de nuisances sonores pour les riverains.

Les plaintes répétées des habitants proches (alors que le site existant est à env.1000m), ont conduit la commune de Nousseviller à refuser catégoriquement la proposition initiale des promoteurs.

Lors de la constitution de l’association, les personnes les plus nombreuses et les plus virulentes ont été celles de Cadenbronn, l’expérience vécue dépassant les beaux discours des promoteurs

L'impact environnemental

Enfouir des milliers de tonnes de béton et de ferraille, créer des voiries d’accès et de montage dans des espaces cultivés, générer un bruit incessant et produire des effets optiques, dits stroboscopiques dus à la rotation des pales ne peut pas être sans répercussion sur l’environnement.La perturbation du bétail à proximité d’un mât est proportionnelle au montant de la location perçue par l’exploitant pour la mise à disposition de son terrain. Autant dire que les promoteurs savent acheter le silence…

La Faune sauvage par contre, subit les conséquences de ces parcs industriels.

Lorsque le préfet ordonne l’arrêt d’un parc à une dizaine de kilomètres du site pour protéger le milan royal, personne ne pourra nier le danger constitué par les pales en mouvement.

Plusieurs couples de milans royaux nichant également à proximité de la zone d’implantation, faudra-t-il également accepter la construction de ces aérogénérateurs/hachoirs pour que par la suite, un arrêté ordonne leur immobilisation?

La dépréciation immobilière

De manière évidente, l’implantation d’éoliennes impacte la valeur immobilière des biens alentours.

Ce projet introduirait une nouvelle composante “artificielle” à connotation industrielle dans nos paysages ruraux jusqu’à plusieurs kilomètres.

D’autres nuisances sont également évoquées: le bruit, l’ombre portée des plus grandes installations ou encore le clignotement lumineux nocturne.

Personne ne peut contester que lorsqu’on a le choix entre acheter une maison en rase campagne et une maison au pied d’un parc éolien, le choix est vite fait.

Même en cas d’acceptation d’une telle proximité, celle-ci constituera un des arguments principaux de négociation du prix d’acquisition.

Pas de réduction Carbone en France

Le seul avantage que l’on peut trouver à l’énergie éolienne est que le vent est gratuit.

Mais, sachant que le vent ne souffle pas toujours, que sa vitesse varie et qu’un excès ou un déficit de sa vitesse conduit à un rendement nul de l’éolienne, il faut savoir  qu’une éolienne ne produit même pas 25% de sa capacité  (21,9% en 2021).

La production d’électricité est fonction du cube de la vitesse du vent et tombe à une valeur infime en dessous de 25km/h, entrainant même un soutirage sur le réseau pour l’alimentation de leurs systèmes de refroidissement, frein de nacelle, hacheurs de puissance et servitudes diverses qui doivent impérativement être alimentées en permanence, même quand le vent est insuffisant pour produire quoi que ce soit. Leurs périodes de forte production ne correspondant pas, par nature, à ceux des besoins de la consommation

Qui accepterait de rester sans électricité plus des 3/4 du temps ?

Peut-on imaginer l’industrie ne produire que 12 semaines par an ?

Qui accepterait de cuisiner, de se chauffer ou de se déplacer en réduisant sa consommation de 78%, sans en maîtriser le moment?

Il n’y a qu’à observer les répercussions d’une simple coupure de courant de quelques minutes lors d’un orage ou d’une tempête !

Autant dire que, même si le parc éolien est multiplié par 10, le parc de production par des centrales classiques reste indispensable.

A tout moment les centrales hydrauliques, thermiques, nucléaires doivent  palier à l’absence de vent pour que le consommateur puisse compter à tout moment sur cette précieuse énergie qu’est l’électricité.

Autrement dit, la construction d’éoliennes ne permettra jamais de fermer des centrales classiques

Les éoliennes ne sont en aucun cas nettement moins émettrices de gaz à effet de serre que les barrages et les centrales nucléaires le long de leur cycle de vie

On pourrait s’accrocher à l’idée de développer l’éolien en France pour des raisons écologiques si seulement l’énergie éolienne pouvait nous débarrasser de nos centrales au charbon et au gaz. Or, l’existence même de centrales au gaz et au charbon en France ne s’explique que pour des raisons de lissage de la production électrique, nos centrales nucléaires étant incapables de suivre les variations pendulaires de la consommation d’énergie

De ce fait, vouloir augmenter la part de l’éolien, ou du solaire d’ailleurs, dans le mix énergétique, c’est vouloir augmenter la part du charbon et du gaz naturel et donc in fine les émissions de gaz à effet de serre.

L’exemple de l’Allemagne se passe de commentaire :

La France possède 8000 éoliennes sur son sol,  l’Allemagne en compte  26 000 pour une superficie presque deux fois plus petite que la France

Sur les six premiers mois de l’année 2022, l’intensité carbone de la consommation électrique allemande s’affichait en moyenne à 341 g eqCO2/kWh selon ElectrictyMaps. Un chiffre qui reste élevé, le mix du pays s’appuyant toujours massivement sur les centrales à gaz et charbon. Pour comparaison, l’intensité carbone de la consommation électrique française s’établit à 83 g eqCO2/kWh et celle du Royaume-Uni à 241 g eqCO2/kWh sur la même période

Prix de la production exorbitant payé par le consommateur

Si les promoteurs de  parcs éoliens font tous ces efforts pour mettre en place leurs machines, ce n’est certainement pas pour les beaux yeux des gouvernements ou de  l’Europe.

A partir du moment où  vous fournissez de l’électricité avec une obligation de rachat à un prix nettement supérieur au prix du marché, il va sans dire que la motivation est vite trouvée.

Même la Cour des Compte a du se mêler des aides mirobolantes de l’Etat aux énergies renouvelables.

Ce qu’une majorité de contribuables ignore, c’est qu’une grande partie de la CSPE (Contribution au service public de l’électricité) sert à financer ce mécanisme. A savoir que cette taxe peut se monter à 24% du montant de la facture EDF! Début 2022, la mise en place du bouclier tarifaire a momentanément limité ce montant, mais il ne faut pas que ce ne soit qu’une partie remise.

Des revenus communaux en inadéquation avec l'impact subi

Lorsque les promoteurs démarchent les communes, elles font miroiter des revenus impressionnants pour la commune :

  • Les taxes foncières (TF)
  • La cotisation foncière des entreprises (CFE)
  • La cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE)
  • L’Imposition forfaitaire pour les entreprises de réseaux (IFER)
  • Une dotation exceptionnelle d’investissement

L’ensemble de ces recettes n’est pas négligeable, mais en y regardant de plus  près, il apparaît que ce sont les communautés d’agglomérations qui tirent la plus grosse part du gâteau, puis le Département. 

Si l’intercommunalité consent à reverser 20% de l’IFER à la commune, une recette de 15 à 20.000€ par an (soit moins de 1,5% du budget) justifie-t-elle de sacrifier le paysage environnant et de se mettre la moitié de la population à dos ?

Les seuls revenus conséquents sont assurés aux promoteurs, loin du terrain et des nuisances